Dans les années 1995 est apparue une police de caractère typographique spécifiquement adaptée aux personnes atteintes de troubles de la lecture (Dyslexiques). Ce qui fait la pertinence de cette police est simplement d’épaissir le tracé des lettres vers le bas pour leur donner comme une masse qui donne une information d’orientation de la lettre.
Ceci a pour but d’éviter les phénomènes de confusion qui s’opèrent quand un Dyslexie fait des erreurs en “miroir”. Ces erreurs arrivent fréquemment avec les polices de caractère usuelles utilisées dans le domaine de l’édition. L’erreur la plus fréquente est l’inversion entre le haut et le bas des pages ou des lettres.
En effet, lorsque la personne dyslexique change de ligne en cours de lecture, elle change l’orientation de son regard et, à ce moment-là, il se peut que le cerveau inverse aussi la perception des autres sens. Ce phénomène introduit beaucoup de confusion dans l’esprit de la personne. Ce fonctionnement propre aux DYS que j’explique en détails dans cet article sur la confusion mirroir, peut se produire en réalité dans tous les domaines ayant trait aux sens, y compris en musique.
Par exemple, il m’arrivait souvent quand j’écoutais à la radio un morceau de variété en Do, d’entendre en même temps une sonate de Beethoveen ou de Mozart en Sib qui lui ressemblait par certains aspect dans les motifs musicaux, provoquant en moi une réelle cacophonie. J’ai donc longtemps fui les radios ! Cet article explique ce phénomène avec les cas les plus courants.
C’est donc dans ce cadre, que j’ai travaillé sur un premier projet de création d’une méthode de solfège en 2010, visant à aider les Dyslexiques dont la démarche à été décrite dans un article à paraître prochainement.
Puis la création de l’Octodyna (2014) puis de l’Approdéon (2018), deux instruments de musique destinés à permettre l’accès de la musique aux Dyspraxiques, personnes atteintes de la dyslexie des gestes.
Finalement mes recherches m’ont amenées à créer en 2018 un tempérament musical spécifique pour les personnes atteinte de dyslexie musicale ( la Dysmusie) dans leurs problématique de d’identification de la musique.
Le tempérament égal et les DYS
Le tempérament en musique est un procédé d’accordage permettant de régler l’accord de chaque note avec les autres en modifiant légèrement leurs fréquences, pour créer une couleur subtile à chaque gamme.
Le tempérament le plus utilisé actuellement en musique est le tempérament égal. Il est ainsi nommé car chaque note de la gamme est à une distance musicale égale de la note juste au dessus. Il a été choisi comme tempérament de référence au 19ème siècle car il permet de jouer des airs de musique dans toutes les tonalités sans que certaines gammes sonnent très justes et d’autres très fausses. Avant cette date, on utilisait des tempéraments inégaux car on jouait principalement dans une seule gamme et on voulait que toutes les notes de cette gamme sonnent merveilleusement bien, en rejetant les défauts sur les notes que l’on jouait rarement (les touches noires du piano). D’une certaine manière, les tempéraments inégaux privilégient l’élément par rapport à l’ensemble mais l’effet d’ensemble n’était pas bon lorsqu’on changeait de gamme. Comme dans tous les domaines, y compris la musique, il a fallu trouver un compromis permettant de pouvoir utiliser toutes les notes du piano en les rendant toutes un peu fausses. Dans le compromis du tempérament égal à octave juste, chaque intervalle est rigoureusement égal aux autres, ce qui permet de conserver une grande ressemblance lorsqu’on joue le même air en do majeur ou en ré majeur.
Cet effet de ressemblance obtenu dans le tempérament égal perturbe beaucoup les personnes atteintes de dyslexie musicale car la musique évolue dans une sorte de flou homogène alors qu’elles n’ont de perception vraiment claire que grâce aux différences suffisamment marquées.
L’idée d’un tempérament musical pour dyslexique est de conserver le fait de pouvoir jouer avec d’autres instruments, donc d’être très proche du tempérament égal, en ajoutant le fait de pouvoir différencier les intervalles pairs des intervalles impairs qui forment ce que j’appelle “les familles musicales”, que l’on appelle plus traditionnellement “accords 7èmes”. Je reviendrais sur les familles musicales et leurs intérêt pour l’identification musicale plus bas.
Pour différencier les intervalles pairs des impairs, j’ai eu l’idée de décaler toutes les notes paires de +2 cents (soit 2/100 de demi-ton) et d’abaisser les notes impaires de -2 cents. Cette valeur est suffisamment faible pour ne pas jurer quand on joue avec d’autres musiciens, tout en permettant de modifier la sensation subjective que peut avoir l’auditoire, de manière à ce que chaque intervalle musical ait une brillance sonore spécifique. Le résultat obtenu est à l’image des relations développées par chaque individu dans sa famille, bien que les structures familiales se ressemblent ( un papa, une maman, et des enfants..), les liens sont uniques entre chaque individu. Ceci est la base des familles musicales qui sont en réalité des accords donc de l’harmonie.
Les familles musicales et le tempérament
Dans cet article, j’explique qu’une vision de la musique en termes de protagoniste qui formerait des familles musicales aide beaucoup les musiciens atteintes de Dysmusie à trouver leur place au sein de la musique, ainsi que de manière plus générale, au sein de leur entourage. En effet, quand j’interviens dans certains cadres spécifiques, je propose aux enfants de prendre conscience de manière alternative aux approches psychanalytiques la manière dont la musique fait résonance dans leurs vie, en organisant les notes en familles musicales fonctionnent avec des ‘règles sociales des notes de musiques’. Ca m’interesse de voir si ce tempérament permettrait de tisser des liens plus facilement entre relations interpersonnelles et musique notamment dans le cadre de l’autisme.
Conclusion
Le tempérament “Tdys” proposé ici pour les personnes atteintes des troubles d’apprentissage appliqués à la sphère musicale permet de différencier la perception des différents intervalles musicaux en rendant asymétriques les intervalles pairs par rapport aux intervalles impairs. On améliore ainsi la capacité des personnes DYS à la perception subjective inhérente au fonctionnement de leur cerveau tout en ne modifiant que de 6 cents (6/100 de demi-ton !) l’information objective des notes paires, quantité imperceptible à l’oreille d’après les travaux d’Alfred Thomatis (qui fixe le seuil de perception de “fausseté” d’une note à environ 8 cents pour les musiciens et 12 cents pour un auditoire non pratiquant la musique). Ce tempérament aide considérablement les Dysmusiques à différencier des intervalles semblables et ne semble ne pas gêner la plupart des musiciens “neurotypiques” qui fonctionnement sur la base d’une identification objective de la musique. Le résultat semble donc intéressant ! A voir sur un échantillon de personnes de plus grande échelle.
Correspondances des notes entre tempérament égal et le tempérament “TDys”
Nous voyons que le tempérament TDys a des formes régulière dans le cycle des quintes, des tierces et septièmes. Il est formé en alternant des quintes juste (702 cents) avec des quintes raccourcies de 2 cents par rapport au tempérament égal. La valeur Moyenne des demis tons est de 100 cents, ce qui corresponds à la valeur des demis-tons du tempérament égal à octave juste. Sur le diagramme du dessus, nous voyons bien l’asymétrie entre les intervalles pairs et impairs. Il est intéressant que les tierces majeurs ont toutes le même écarts malgré l’asymétrie des quintes de ce tempérament. Grâce au logiciel scalla, j’ai pu modifier le tempérament d’une maraichine arrangée récemment pour avoir un aperçu de comment sonnerait l’air en tempérament TDYS. Une comparaison avec le même morceau en tempérament égal permet de se rendre compte que ces deux tempéraments sont proches, seulement pour mes oreilles de Dysmusiques, j’ai beaucoup moins de mal à distinguer les différentes notes avec ce tempérament. A voir ce qu’en penseront d’autres mélomanes !
Nous voyons que le tempérament égal les demis tons sont égaux et chaque intervalle est similaire.Le cycle des quintes et totalement symétrique
Temprérament TDys à gauche , en comparaison au tempérament égal à droite.
Si l’une de ces questions vous parle, alors vous serez surement intéressé par ce curieux instrument ! Jouer avec la musique ? On emploie parfois le terme “Jouer de la …
Qu’est ce qui amène les personnes DYS à faire des erreurs d’identification et des confusions dans les différents domaines de la vie? Vaste questions ! Bien qu’il s’agisse d’une petite …
Un tempérament pour les dyslexiques ?
Dans les années 1995 est apparue une police de caractère typographique spécifiquement adaptée aux personnes atteintes de troubles de la lecture (Dyslexiques). Ce qui fait la pertinence de cette police est simplement d’épaissir le tracé des lettres vers le bas pour leur donner comme une masse qui donne une information d’orientation de la lettre.
Ceci a pour but d’éviter les phénomènes de confusion qui s’opèrent quand un Dyslexie fait des erreurs en “miroir”. Ces erreurs arrivent fréquemment avec les polices de caractère usuelles utilisées dans le domaine de l’édition. L’erreur la plus fréquente est l’inversion entre le haut et le bas des pages ou des lettres.
En effet, lorsque la personne dyslexique change de ligne en cours de lecture, elle change l’orientation de son regard et, à ce moment-là, il se peut que le cerveau inverse aussi la perception des autres sens. Ce phénomène introduit beaucoup de confusion dans l’esprit de la personne. Ce fonctionnement propre aux DYS que j’explique en détails dans cet article sur la confusion mirroir, peut se produire en réalité dans tous les domaines ayant trait aux sens, y compris en musique.
Par exemple, il m’arrivait souvent quand j’écoutais à la radio un morceau de variété en Do, d’entendre en même temps une sonate de Beethoveen ou de Mozart en Sib qui lui ressemblait par certains aspect dans les motifs musicaux, provoquant en moi une réelle cacophonie. J’ai donc longtemps fui les radios ! Cet article explique ce phénomène avec les cas les plus courants.
C’est donc dans ce cadre, que j’ai travaillé sur un premier projet de création d’une méthode de solfège en 2010, visant à aider les Dyslexiques dont la démarche à été décrite dans un article à paraître prochainement.
Puis la création de l’Octodyna (2014) puis de l’Approdéon (2018), deux instruments de musique destinés à permettre l’accès de la musique aux Dyspraxiques, personnes atteintes de la dyslexie des gestes.
Finalement mes recherches m’ont amenées à créer en 2018 un tempérament musical spécifique pour les personnes atteinte de dyslexie musicale ( la Dysmusie) dans leurs problématique de d’identification de la musique.
Le tempérament égal et les DYS
Le tempérament en musique est un procédé d’accordage permettant de régler l’accord de chaque note avec les autres en modifiant légèrement leurs fréquences, pour créer une couleur subtile à chaque gamme.
Le tempérament le plus utilisé actuellement en musique est le tempérament égal. Il est ainsi nommé car chaque note de la gamme est à une distance musicale égale de la note juste au dessus. Il a été choisi comme tempérament de référence au 19ème siècle car il permet de jouer des airs de musique dans toutes les tonalités sans que certaines gammes sonnent très justes et d’autres très fausses. Avant cette date, on utilisait des tempéraments inégaux car on jouait principalement dans une seule gamme et on voulait que toutes les notes de cette gamme sonnent merveilleusement bien, en rejetant les défauts sur les notes que l’on jouait rarement (les touches noires du piano). D’une certaine manière, les tempéraments inégaux privilégient l’élément par rapport à l’ensemble mais l’effet d’ensemble n’était pas bon lorsqu’on changeait de gamme. Comme dans tous les domaines, y compris la musique, il a fallu trouver un compromis permettant de pouvoir utiliser toutes les notes du piano en les rendant toutes un peu fausses. Dans le compromis du tempérament égal à octave juste, chaque intervalle est rigoureusement égal aux autres, ce qui permet de conserver une grande ressemblance lorsqu’on joue le même air en do majeur ou en ré majeur.
Cet effet de ressemblance obtenu dans le tempérament égal perturbe beaucoup les personnes atteintes de dyslexie musicale car la musique évolue dans une sorte de flou homogène alors qu’elles n’ont de perception vraiment claire que grâce aux différences suffisamment marquées.
L’idée d’un tempérament musical pour dyslexique est de conserver le fait de pouvoir jouer avec d’autres instruments, donc d’être très proche du tempérament égal, en ajoutant le fait de pouvoir différencier les intervalles pairs des intervalles impairs qui forment ce que j’appelle “les familles musicales”, que l’on appelle plus traditionnellement “accords 7èmes”. Je reviendrais sur les familles musicales et leurs intérêt pour l’identification musicale plus bas.
Pour différencier les intervalles pairs des impairs, j’ai eu l’idée de décaler toutes les notes paires de +2 cents (soit 2/100 de demi-ton) et d’abaisser les notes impaires de -2 cents. Cette valeur est suffisamment faible pour ne pas jurer quand on joue avec d’autres musiciens, tout en permettant de modifier la sensation subjective que peut avoir l’auditoire, de manière à ce que chaque intervalle musical ait une brillance sonore spécifique. Le résultat obtenu est à l’image des relations développées par chaque individu dans sa famille, bien que les structures familiales se ressemblent ( un papa, une maman, et des enfants..), les liens sont uniques entre chaque individu. Ceci est la base des familles musicales qui sont en réalité des accords donc de l’harmonie.
Les familles musicales et le tempérament
Dans cet article, j’explique qu’une vision de la musique en termes de protagoniste qui formerait des familles musicales aide beaucoup les musiciens atteintes de Dysmusie à trouver leur place au sein de la musique, ainsi que de manière plus générale, au sein de leur entourage. En effet, quand j’interviens dans certains cadres spécifiques, je propose aux enfants de prendre conscience de manière alternative aux approches psychanalytiques la manière dont la musique fait résonance dans leurs vie, en organisant les notes en familles musicales fonctionnent avec des ‘règles sociales des notes de musiques’. Ca m’interesse de voir si ce tempérament permettrait de tisser des liens plus facilement entre relations interpersonnelles et musique notamment dans le cadre de l’autisme.
Conclusion
Le tempérament “Tdys” proposé ici pour les personnes atteintes des troubles d’apprentissage appliqués à la sphère musicale permet de différencier la perception des différents intervalles musicaux en rendant asymétriques les intervalles pairs par rapport aux intervalles impairs. On améliore ainsi la capacité des personnes DYS à la perception subjective inhérente au fonctionnement de leur cerveau tout en ne modifiant que de 6 cents (6/100 de demi-ton !) l’information objective des notes paires, quantité imperceptible à l’oreille d’après les travaux d’Alfred Thomatis (qui fixe le seuil de perception de “fausseté” d’une note à environ 8 cents pour les musiciens et 12 cents pour un auditoire non pratiquant la musique). Ce tempérament aide considérablement les Dysmusiques à différencier des intervalles semblables et ne semble ne pas gêner la plupart des musiciens “neurotypiques” qui fonctionnement sur la base d’une identification objective de la musique. Le résultat semble donc intéressant ! A voir sur un échantillon de personnes de plus grande échelle.
Correspondances des notes entre tempérament égal et le tempérament “TDys”
Nous voyons que le tempérament TDys a des formes régulière dans le cycle des quintes, des tierces et septièmes. Il est formé en alternant des quintes juste (702 cents) avec des quintes raccourcies de 2 cents par rapport au tempérament égal. La valeur Moyenne des demis tons est de 100 cents, ce qui corresponds à la valeur des demis-tons du tempérament égal à octave juste. Sur le diagramme du dessus, nous voyons bien l’asymétrie entre les intervalles pairs et impairs. Il est intéressant que les tierces majeurs ont toutes le même écarts malgré l’asymétrie des quintes de ce tempérament. Grâce au logiciel scalla, j’ai pu modifier le tempérament d’une maraichine arrangée récemment pour avoir un aperçu de comment sonnerait l’air en tempérament TDYS. Une comparaison avec le même morceau en tempérament égal permet de se rendre compte que ces deux tempéraments sont proches, seulement pour mes oreilles de Dysmusiques, j’ai beaucoup moins de mal à distinguer les différentes notes avec ce tempérament. A voir ce qu’en penseront d’autres mélomanes !
Nous voyons que le tempérament égal les demis tons sont égaux et chaque intervalle est similaire.Le cycle des quintes et totalement symétrique
Temprérament TDys à gauche , en comparaison au tempérament égal à droite.
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